L’erreur, le retour sur l’erreur, l’acceptation de l’erreur…. Beaucoup d’articles et de témoignages abordent ce sujet et valorisent l’erreur dans le cadre de l’apprentissage. La semaine dernière sur mon fil d’actualités, je tombe sur une vidéo dans laquelle est racontée une expérience de vie qui, à mon avis, en était une jolie illustration.
Dans cette vidéo, l’auteur raconte son expérience de surf du matin. Il explique que cela fait des années qu’il essayait d’en faire, qu’il lui était arrivé pas mal de soucis et qu’il s’était fait mal, jusqu’à avoir une côte cassée !
Or, ce matin-là, il avait enfin réussi à en profiter. Il en était très fier et disait que sa séance s’était superbement bien passée. Tellement bien qu’il avait réussi à prendre des vagues qu’il n’arrivait pas à surfer auparavant. Il n’était pas tombé une seule fois. Il s’arrête pour préciser que pour lui il s’agissait d’un signe et qu’il n’était justement pas allé assez loin….
Cette réflexion m’a interpellé. Pourquoi regretter de ne pas être tombé ? C’est plutôt un signe de succès et de réussite ? La récompense après un effort d’apprentissage ?
Ma curiosité de pédagogue a pris le relais et j’ai décidé de creuser davantage le sujet de l’erreur et son traitement dans le cadre de l’apprentissage.
L’erreur est un signe et le retour sur l’erreur fait partie des 4 piliers de l’apprentissage selon Stanislas Dehaene. Je me replonge alors dans son livre « Apprendre : les nouveaux défis de l’homme face à la machine ». « Aucun apprentissage n’est possible en l’absence d’un signal d’erreur : les organismes n’apprennent que lorsque les événements violent leurs attentes ». Il précise plus loin que ce signal peut être interne ou externe.
Il rappelle la proposition des deux chercheurs Rober Rescorla et Allain Wagner : le cerveau n’apprend que s’il perçoit un décalage entre ce qu’il dit prédit et ce qu’il perçoit. Un peu comme moi lorsque j’ai vu la vidéo ? j’ai été surprise par le commentaire sur l’absence de chute. Cela m’a intrigué et a suscité ma motivation à creuser.
Revenons à notre sujet initial, l’erreur … si je tombe en faisant du surf et que je m’arrête là, parce que découragée éventuellement. Je n’aurais rien « appris » à part le fait de faire le lien entre le surf et la douleur de la chute.
Que faire alors ? Comment envisager cette notion d’erreur dans l’apprentissage afin d’en faire un réel levier ?
Avant
- Définir mon objectif et comment l’atteindre : que vais-je entreprendre ? comment ? quelle est la technique et les gestes, la méthode ou procédure ?
- Être à l’écoute et capable d’identifier et détecter l’erreur : Ai-je mis en place les mesures qui vont permettre d’identifier que mon geste est bien réalisé ? Un collègue, ou un formateur pourra-t-il m’observer et me donner un retour ? Si cela n’est pas possible, que puis-je mettre en place pour m’auto-évaluer ?
- Accepter de ne pas faire bien du premier cou. Cela nécessite de lâcher prise. Il faut oser, oser prendre la parole dans cette nouvelle, oser monter sur le surf, oser utiliser les nouvelles fonctionnalités du logiciel…
- Ne pas se mettre en difficulté extrême malgré tout : Quel est l’impact si l’action réalisée n’atteint pas son résultat ou si les conséquences peuvent être trop graves ? Dans la vidéo, l’auteur nous disait qu’il avait quand même eu une côte cassée.
Après
- Prendre le temps d’analyser l’erreur par soi-même : quelle est son origine ? Qu’est-ce qui l’a provoquée ? Quels éléments, actions ou mesures dois-je mettre en place pour l’éviter ?
- Prendre le temps d’analyser l’erreur en demandant du retour : dans la vidéo, l’auteur, dit qu’une personne l’avait observé et lui avait donné des conseils sur sa posture. Seul, il n’aurait pas pris conscience de sa posture qu’il fallait rectifier. Sans l’autre et le regard extérieur, il est difficile de s’auto-évaluer de manière objective.
- Être capable d’écouter : de prendre en compte et d’accepter le retour sur l’erreur de l’autre : nous sommes sous l’influence d’une grande quantité de biais qui nous empêchent de voir la réalité. L’effet « Duning Kruger » en est un principal, il est possible de surestimer ses capacités.
- Je réessaye encore et encore !
Et vous qu’en pensez-vous ? Que vous vient-il à l’esprit lorsqu’il s’agit d’erreur ? Qu’avez-vous appris ?
Belle semaine à tous !
Lina.
Edith Lafargue dit
Bonjour,
Je suis tombé « par hasard » sur votre article grace à Linkedin. C’est drôle car il tombe à pic ! Je suis coach carrière, et j’ai eu hier une cliente « en séance » qui a beaucoup de mal dans sa recherche d’emploi. Dans mon accompagnement j’essaie de lui faire prendre conscience que certaines formulations, dans sa façon façon de présenter son parcours, peuvent la desservir.
Elle a du mal à entendre, et estime qu’elle est « comme cela », qu’elle ne va pas changer car c’est sa personnalité…. mais à chaque fois, il n’y a aucune suite après ses premiers entretiens. Dommage c’est c’est une bonne professionnelle.
Je vais lui envoyer votre article, j’espère que l’image du surf (elle est sportive) lui parlera pour l’amener à prendre conscience qu’avec son attitude « elle a le vent de face », alors qu’en suivant quelques préconisations, « elle pourrait avoir le « vent dans le dos », plus facile pour monter les côtes pentues de la recherche d’un job.
Merci de votre article, qui m’a permise aussi de découvrir votre structure que je ne connaissais pas.
Edith Lafargue
Valeurs@joutées Coaching
Coach Carrière Professionnelle
Lina dit
Bonjour Edith,
Merci pour votre témoignage et la jolie métaphore du vent qui complète bien le message. J’espère que cela apportera le soutien nécessaire.
Caramel-Consulting est en effet une jeune structure, n’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en savoir davantage.
Belle semaine, Lina.